Chapitre V
Départ de La Rade
... Dans la salle de l'auberge, de là où elle se trouve, Robinette observe plusieurs choses ; Brume (
, les cheveux en bataille, l'air malade, un peu verdâtre) qui descend l'escalier avec de grandes précautions, comme si les marches étaient devenues souples.
Le jeune homme a les cheveux en bataille, l'air malade, un peu verdâtre en fait, et la fillette a la nette impression qu'il ne sait pas trop où il se trouve. Il y a d'autres personnes dans la salle, des gens que la petite a déjà vu la veille, mais aussi d'autres clients qui vaquent à
diverses (
des) occupations ne regardant qu'eux. Du côté du comptoir, la petite aubergiste est en grande conversation avec Dame Dénébra...
...- Même que ce matin, hé bien, j'ai retrouvé l'homme qu'il était, deux fois, ce qui n'était plus arrivé depuis son retour, et heu, Odeline devient toute rouge.
Plaçant la main sur sa bouche elle laisse échapper : - Mais qu'est-ce que je raconte moi ?
- Excusez-moi Ma Dame, je ne sais pas ce qui me prend de vous raconter ça....
...- A moins que ce ne soit les restes de gnolles de hier soir, ou alors du lait de gramoche avarié, ou du mauvais hydromel ?
(ou on peut rajouter également : hypocras, cervoise) Le pauvre Brume verdit de plus en plus sous le babille de Robinette, ce qui amène Dénébra à intervenir, non sans amusement.
- Allons Robinette, laissons Brume tranquille, il a grand besoin de calme.
Alors que la petite va s'installer à une table
désignée par Odeline, cette dernière (
Odeline) cherche du regard Dame Dénébra pour excuser la petite fille, mais
la grande femme, avec une délicatesse inattendue, s'occupe du jeune homme qui ne se prive pas de ronchonner.
- Laissez-moi, j'suis pas un vieillard impotent, ça va aller !
Mais
la grande femme agit comme si elle n'entendait rien. Odeline, après s'être absentée un moment revient les bras chargés de bols, tasses, couverts, assiettes, carafes, mais aussi des victuailles comme du pain, des fruits, du fromage, des biscuits, des gâteaux, du beurre...
...- Un problème Maître Pichouillard ?
Changeant de couleur, celui-ci se met à bafouiller.
- Heu, gueu zo, grozuic, nantouvatrébien, heu je merci vous… je, je travaille.
Tout en se morigénant, le petit homme se relève et tend le carnet au
messager, avant de le guider rapidement hors du couloir, dans l'espoir qu'il puisse se rattraper avec Dénébra.
Le
messager repousse Pichouillard et répond avec rage :
- Mais ne me touchez pas, je n'ai pas besoin d'être raccompagné !
Tout en ronchonnant, le
messager traverse la salle de l'auberge et sort en claquant la grande porte derrière lui. ...
...Alors qu'il se gratte la tête, il se rend compte que Grégor n'avait jamais fait de phrases aussi longues depuis qu'il est rentré (
ou entré)à son service. ...
...Perplexe,
Brume (il) frappe à la porte :
- Dame Dénébra, tout va bien ?
- Tout à fait Brumes, tu peux descendre, j'arrive de suite...
...Alors que l'employé le regarde les yeux ronds, Pichouillard se rend compte qu'il n'y a plus rien en cuisine, que tout est propre et rangé, comme si les aubergistes avaient prévu de s'absenter. Tout en rouspétant sur tous ces incapables qui ne font rien qu'à le tourmenter,
l'homme du conseil de collecte (il) se précipite chez l'épicier qui se trouve presque en face de l'auberge, mais il y a du monde, et rongeant son frein comme il peut,
Pichouillard (il) attend son tour en trépignant, écoutant, plus par habitude professionnelle que par intérêt, ...
...Ascelin et Brumes discutent à leur aise au comptoir de l'auberge
quand Dénébra arrive pour régler la note de son séjour.- Vous êtes trop modeste Ascelin, être invité dans une ambassade pour être récompensé d'un acte de bravoure, ça n'arrive pas à tout le monde...
- J'ai suivi le mouvement c'est tout, c'est pas trop pour moi tout ça, ces réceptions avec tout le tralala qu'il y a autour, mais bon ça fait tellement plaisir à Odeline. Et puis ça sera comme des vacances, enfin pas pour moi, je vais avoir du travail, elle a prévu une liste de courses, longue comme ça.
(Dénébra arrive et dit)- Maître Ascelin, le séjour fut des plus intéressants, il est temps pour moi de régler notre compte.
Ascelin regarde la grande femme avec surprise, car outre le
grand sac de cuir que porte cette dernière, il y a cette
grande et noire faux de guerre accrochée dans son dos, ainsi qu'une
grande arbalète, le tout doit peser lourd, pourtant elle se déplace avec aisance.
L'aubergiste (il) croise brièvement le regard de cette femme étonnante avant de dire:...
...La petite aubergiste qui approche, se met à sourire en apercevant Dénébra.
- Ha, vous allez déjà nous quitter Dénébra, Ascelin et moi voulons vous remercier pour... (
la petite femme (
elle) cherche ses mots) enfin, pour ce que vous avez fait avec nous. ...
...- Rien de réellement significatif, juste que j'étais présente à un moment bien particulier pour les aider un tout petit peu.
Puis
m's’adressant à Ascelin :
- Il me semble que vous faites grand cas de peu de chose. ...
...- Ne l'ouvrez pas maintenant, je préfère que vous découvriez tout cela plus tard, quand ça sera utile.
Tout cela remplit (
ou envahit) Dénébra d'un sentiment indéfinissable qu'accompagne un grondement lointain, comme le bruit de l'océan mais très léger. Prenant les mains de
la petite femme dans les siennes,
la grande femme se penche sur Odeline en fermant les yeux, évitant ainsi que la petite rousse n'éprouve la moindre gêne :
- Votre gentillesse me touche vraiment Dame Odeline, soyez remerciée, et ici, devant témoins, je vous annonce que dès à présent je vous considère comme des amis, et que jamais je n'oublie ou n'(
ne les) abandonne
mes amis.Dénébra lâche la
petite aubergiste et reprend une position normale....
...Avant que qui que ce soit ne rajoute quelque chose, l
a grande femme (
elle) prend le paquet d'Odeline....
...des explications qui ne pourront que l'embarrasser, car elle ne comprend pas elle-même
les sentiments ni ce grondement qui l'envahissent. (
ce qu’elle ressent intérieurement) Brume est perplexe devant l'attitude de Dénébra,...